
Les castes dans l'hindouisme
Les dieux.
Le panthéon hindou est très vaste ; on appelle l'hindouisme la religion aux 33 millions de dieux. Il est essentiellement composé de divinités proches des dieux védiques et de croyances locales s'incarnant dans chaque dieu, faisant ainsi d'eux des êtres aux multiples noms et aux multiples formes.
Les principaux sont les dieux du Trimurti, Brahma, le dieu créateur, Vishnu, le dieu conservateur de l’Univers et Shiva, le dieu destructeur.
Fonctionnant en couples complémentaires, les dieux de la Trimurti sont généralement montrés avec leur divinité associée, souvent leur épouse. Brahma est donc associe à Sarasvatî, sa fille et épouse, déesse de la connaissance et de la fécondité, incarnant la parole ; Vishnu à son épouse Lakshmi, déesse de la fortune et du bonheur ; et Shiva à son épouse Parvati, qui n’est autre que son aspect féminin.
L’origine du monde et de l’hindouisme.
Dans la mythologie hindoue, la création du monde est pleine de mystère et plusieurs récits tentent de l’expliquer.
L’un d’eux raconte qu’au début il n’existait que l’eau, une immense étendue liquide sans fin. De cette eau et de la volonté d’un dieu naquit un œuf d’or. Cet œuf flotta à la surface de l’eau pendant un an. Puis un jour il éclot, laissant s'en échapper le dieu Prajapati, qui sera par la suite confondu, soit avec Vishnu, soit avec Brahma. Suite à cela, il suffit à Prajapati de nommer les éléments de l’univers pour qu’ils apparaissent : la Terre, le ciel, les dieux, les démons, les saisons…
Un autre mythe raconte que Vishnou, couché sur l’immense serpent Ananta, à la surface de l’océan dormait pendant que son épouse lui massait les pieds. Durant son sommeil, Vishnou imagina le monde. À son réveil, il eut la surprise de découvrir qu’un lotus avait fleuri sur son nombril. La fleur, en s’ouvrant, laissa ensuite sortir Brahma, père de tous les êtres vivants, et dieu créateur. Leur mère sera Sarasvatî, la déesse de la fécondité.
La religion Hindoue put ainsi naitre, grâce à l’apparition du Trimurti.
Celui-ci comprend Brahma, Vishnu et Shiva, qui sont chacun un aspect d’un seul être divin.
L'hindouisme descend du védisme, religion des envahisseurs aryens au IIe millénaire avant J.-C., qui trouve sa source dans les quatre Védas, livres sacrés dont le nom signifie “savoir”. On trouve aussi les Puranas qui racontent les exploits des divinités et deux grandes épopées : le Ramayana et le Mahabharata que l'on considère comme les premiers textes hindouistes.
L’origine des castes et ses principes.
L’hindouisme fonctionne avec un système de castes.
Les Brahmanes, sortis de la bouche de Brahma, sont les prêtres et les enseignants. C’est la caste la plus élevée. Les Kshatriyas, nés des bras du dieu, sont les guerriers, les princes et les rois. Les Vaishyas, issus des cuisses du créateur, sont les commerçants, les agriculteurs et les artisans. La dernière caste, celle des serviteurs, sort des pieds du dieu, ce sont les Shudras.
La cinquième caste sont les « intouchables », ou hors castes. Ils sont appelés ainsi car ils ne seraient pas nés du corps de Brahma, mais de la terre. Ils portent aussi le nom de Dalit, signifiant opprimés.
Ce système de castes est très ancré dans les mentalités et il maintient de grandes inégalités au sein de la société.
Il prend appui sur une notion fondamentale de l’hindouisme, le Karma.
Pour la comprendre, il faut savoir que dans l’hindouisme on pense que l’homme passe par une série d’existences, c’est la croyance en la réincarnation.
La loi du Karma veut que l’existence présente d’un homme soit influencée par ses vies antérieures. Quand on agit de la bonne façon, on avance, on évolue vers la libération du cycle des naissances et des morts successives. On se réincarne dans un état supérieur. Par exemple si on était dans la caste des Kshatriyas, on devient Brahmane. Par contre, si on agit mal, on se réincarne dans quelque chose d’inférieur, homme ou animal, et l’on s’éloigne de la libération du cycle des vies successives.
On comprend donc facilement pourquoi la loi du Karma entretient le système de castes et les inégalités.
En effet, si un homme est dans une condition misérable, c’est qu’il n’a pas été bon, dans ses vies antérieures et il paye les conséquences de ses fautes dans sa vie présente. L’aider, c’est lui faire du tort, c’est l’empêcher d’expier sa faute et lui enlever la possibilité d’un meilleur Karma dans une vie ultérieure. Pour l’hindou, la pensée de la réincarnation est terrifiante. Son but est d’accomplir assez de bons karmas pour sortir de ce cycle et atteindre le Moksha, l’extinction ultime, qui permet à l’être de se fondre avec l’univers, il n’a ainsi plus d’existence propre et entre dans le “moi cosmique”.
Le livre le plus sacré des Hindous est la Bhagavad Gita. Ce livre est un dialogue entre Krishna, 8ème Avatar (réincarnation) de Vishnu, et le guerrier Arjuna.
Ce texte participe au maintien des inégalités de castes, en les codifiant.
Par exemple dans le 42e versé il est dit que “celui qui brise les lois du lignage bouleverse la prospérité au sein de sa famille et de sa nation”.