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Les Castes dans la Politique

         L’inde de Nehru aime se définir  par le slogan « l’unité dans la diversité » ; en effet elle s’affirme multi religieuse et multiculturelle.

 

     L’Union Indienne obtient son indépendance le 15 août 1947, après plus d’un siècle de domination britannique,  et devient un état fédéral composé de 29 états. L’inde est une démocratie de type parlementaire inspirée du modèle britannique. Le  Parlement de l’union comprend deux chambres : la  chambre des états, Rajya Sabha, et la chambre du peuple, Lok Sabha. Le gouvernement, dirigé par le Premier ministre, est formé par le parti majoritaire au Lok Sabha ou par une coalitions de partis.

 

     Cependant, la « plus grande démocratie du monde » est caractérisée par de profondes  inégalités qui sont notamment liées au système des castes.

 

 

        La constitution indienne affirme l’égalité de tous les citoyens. Elle interdit, dans son article 15, toute discrimination basée sur la religion, la caste, le sexe ou le lieu de naissance et  abolit officiellement la notion d’intouchable dans son article 16.

 

            Le parti qui a longtemps dominé la scène politique en Inde est le Congres National Indien (Indian National Congress, INC). C’est celui des dirigeants historiques de l’Inde après l’indépendance, comme Indira Gandhi. L’INC est un parti nationaliste d’inspiration libérale qui suit une forme de nationalisme qui soutient les valeurs de la liberté, de la tolérance, de l’égalité et des droits individuels.  Il a pour but de rassembler l’ensemble de la population de l’Inde, au delà des croyances. Dans l’esprit de la constitution, il s’est notamment efforcé de lutter contre l’analphabétisme pour faciliter l’intégration des populations défavorisées.

           

            Malgré ces efforts, la politique du Parti du Congrès n’a pas permis de mettre fin aux inégalités liées au système des castes. La longue domination du parti du Congrès, qui avait pour objectif de rassembler « tout le monde », des brahmanes aux dalits en passant par les musulmans, s’est petit à petit effritée et laisse sa place à de nouveaux mouvements politiques.

 

            Depuis une vingtaine d’années, on observe l’apparition de partis soit  régionalistes, qui ont vocation de rassembler des populations sur une base identitaire territorialisée, soit qui défendent les intérêts de telles ou telles castes, y compris les castes basses. Un des grands moteurs des changements actuels en Inde est la montée des revendications des castes dites « basses » et celles des « intouchables » qui constituent 15% de la population soit 160 millions d’indiens.

 

              Parmi les partis qui portent ces revendications, le BSP,  Bahjuan Samaj Party  est l’un des plus

importants; la traduction de son nom nous indique que le  parti ambitionne de représenter la majorité

du  peuple et en particulier les oppressés avec « Bahjuan » qui signifie « majorité du peuple » et

« Samaj » qui signifie « société ».  Ce parti est fondé en 1984 par Kanshi Ram, un membre de la

communauté Dalit, et se consacre à la défense des castes défavorisées et minoritaires.  Le parti n’a pas

d’idéologie spécifique à part qu’il s’oppose à l’inégalité du système de castes et qu’il est centré sur le

respect et le maintien des droits constitutionnels des membres des castes les plus basses.

 

            Dans ce cadre, le BSP a notamment aidé à établir des écoles primaires dans des régions dominées par les minorités.

 

 

 

           

Parallèlement, l’hindouisme devient donc une force politique.

 

            Le nationalisme hindou s’est développé à partir de la fin du XIXème siècle. Il s’est organisé progressivement, avec en particulier la création en 1925 de la Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), l’Association des Volontaires Nationaux. L’idée centrale du RSS est que la nation indienne est fondée depuis ses origines millénaires sur l’hindouisme, et que chacun en Inde, y compris les membres des minorités religieuses, doit reconnaître cet état de fait et le respecter.

 

            Le parti de Bharaiya Janat,  « le parti du peuple indien », représente ce courant, il est considéré comme étant le parti des hautes castes et des milieux commerçants. C’est un des plus grands partis en Inde, et celui qui aujourd’hui détient le pouvoir.

Bharat est le vieux nom sanscrit de l’Inde ; son utilisation est une façon de réaffirmer l’importance des origines. Le BJP, qui est un parti affilié au RSS, a pour but de promouvoir un nationalisme culturel à travers un socialisme très conservateur et un système humaniste. Il se réfère a l’Hindutva c’est à dire que le BJP est pour la sauvegarde des valeurs culturelles traditionnelles. Par exemple, il défend l’interdiction  de tuer une vache car c’est un animal saint, dans la tradition hindoue.

 

 

Le BJP n’est pas exempt de courant extrémistes : le Premier ministre, Narendra Modi, est

 lui-même proche du groupe paramilitaire Rashtriya Swayamsevak Sangh. C'est une figure

contesté, notamment pour sa gestion des violences inter-communautaires au Gujarat

en 2002 et son discours islamophobe.

 

Du fait de son identité fondée sur l’hindouisme et le respect des traditions, le BJP n’est pas un parti très engagé dans la lutte contre le système des castes, même s’il ne remet pas en cause la constitution de 1947.

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